vendredi 16 septembre 2011

Gréement : voiles et cordages

Je n'ai pas eu le courage de pousser la réalisation du bateau jusqu'à inclure la confection des voiles. Les voiles de mon Ilur étaient fournies dans le kit d'Icarai, elles proviennent d'un voilier turc, Q sails. Elles sont en "clipper canvas" un tissu polyester à aspect traditionnel. Le tissu est assez lourd, trop sans doute pour le petit temps, mais l'objectif n'est pas la vitesse et la solidité n'est pas un défaut. La grand-voile de couleur brique et le foc crème ont une jolie couleur (bien sûr mon bateau c'est le plus beau).
Les cordages sont en matériau synthétique mais leur aspect et leur couleur sont choisis pour se rapprocher des fibres naturelles.

La plupart des Ilurs sont gréés en misainier; un gréement qui évite les bosses sur les crânes des équipiers. J'ai préféré le gréement de sloup au tiers qui est d'une part élégant avec son bout-dehors et permet d'occuper l'équipage.
La grand-voile a  trois bandes de ris, le foc une. Quand il y a beaucoup de vent, je préfère gréer en cat-boat (mât avancé) et laisser le foc dans le coffre. Lors de la semaine du Golfe 2011, nous avancions encore assez vite avec deux ris sous grand-voile seule. L'Ilur marche bien avec ce gréement.
Par petit temps, je recule le mât et sors le bout-dehors. La surface de voile est alors maximale (14 m²).
La grand voile est transfilée sur la vergue "en demi-clés". Elle est attachée à la bôme par le point d'écoute et le point d'amure (la bordure est libre). La vergue est fourrée de part et d'autre de l'erse située à peu près au tiers de sa longueur.  Pour hisser la voile, il suffit de passer l'erse de la vergue dans le crochet du rocambeau gainé de cuir attaché à la drisse. Deux longs penons servant de girouette sont fixés en haut du pic.
Paré à hisser

Une poulie en tête de mât permet le passage de la drisse de foc. Il n'y a pas d'étai. Le hale-dehors est relié au point d'amure du foc et passe par l'extrémité du bout-dehors.
Je n'avais pas d'expérience de la voile au tiers avant de construire ce bateau. Je m'y suis mis très facilement, et ce d'autant plus que la position du point d'amure au pied de mât  permet de se passer de gambeyage (manœuvre consistant à faire passer la vergue sous le vent à chaque virement de bord). Je n'ai pas véritablement noté de différence entre les deux bords, même si théoriquement la voile porte mieux tribord amure.
Sur le "mauvais bord" en baie de Mesquer

2 commentaires:

  1. Bonjour Emmanuel
    Bravo pour ce site !
    Je vais me lancer d'ici 1 an dans la concstruction d'un Ilur...
    Et bravo pour ce Tournepierre, qu'est-ce qu'il est beau votre bateau !
    Toujours satisfait de l'Ilur ?
    Je m'inquiète un peu de sa tendance au chavirage...vu ce que je lis sur le net. Mon périmètre de navigation : Languedoc Rousillon, Etang de Thau...Mistral avec rafales non prévisibles et violentes !
    merci

    Alain

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    1. Bonjour Marquina et merci de ce commentaire.
      Il ne m'est arrivé qu'une fois de chavirer avec l'ilur, lors de sa mise à l'eau et du fait de mon inexpérience. A comparer à d'autres bateaux, je ne pense vraiment pas qu'on puisse lui attribuer une tendance au chavirage. Il me parait plutôt sûr de ce point de vue. J'ai peu d'expérience de la navigation en méditerranée, Mais certains ilurs y naviguent : voir l'article https://www.chasse-maree.com/auraur-le-raid-aux-quatre-plans-deau/ (je peux vous mettre en relation avec le propriétaire de l'ilur Idéfix).
      J'en suis toujours satisfait, bien sûr je lui trouve certains défauts : le poids par exemple (mais c'est aussi un gage de stabilité) qui limite ses performances dans le petit temps et aux avirons. Je ne suis pas très convaincu aussi par le système de tolet, je pense à le remplacer par des dames de nage. Et le foc a un peu tendance à se coincer dans la vergue ou la bôme aux virements de bord.
      J'ai effectué quelques "améliorations" pour pouvoir l'utiliser en solitaire : un système pour tenir la barre, et j'ai rajouté des taquets coinceurs pour l'écoute de foc. Le barreur est peu mouillé et le bateau embarque assez peu d'eau comparé à d'autres bateaux de même taille.
      Globalement, c'est plus un voilier qu'un bateau d'aviron, et il est bien adapté à des conditions de mer (sur un lac un bateau plus léger serait préférable).
      Tenez moi au courant si vous vous lancez !

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