vendredi 13 mai 2011

Le ponté avant

Le ponté avant est constitué de planches de pin de 22 mm d'épaisseur. J'ai choisi de les coller entre elles (ce qui n'est pas forcément une très bonne idée). Le ponté est collé et vissé au plat-bord.
Des découpes sont ménagées dans le ponté pour le passage du bitton et du mât.
Il m'a causé quelques soucis. Tout d'abord, je n'ai pas réussi à optimiser le découpage des planches dont je disposais pour réaliser l'ensemble du ponté, et j'ai donc dû en acheter une supplémentaire. Ensuite, la présence des membrures et du plat-bord rend le passage des planches délicat, et oblige à une découpe pour certaines. Et surtout, les planches entreposées avaient joué, et étaient assez nettement "tuilées". Je les ai toutefois utilisées, ce qui m'a contraint ensuite à raboter l'ensemble par le dessous pour pouvoir fixer les élongis qui renforcent le ponté. D'une part ce n'est pas très facile de raboter les bras en l'air dans un petit espace, et d'autre part réduire l'épaisseur d'une zone subissant les contraintes du mât n'est pas souhaitable.
Moralité : ne prendre que des planches bien plates !
Des renforts sont placés en dessous du ponté avant

mardi 10 mai 2011

Les planchers

Les planchers sont constitués de plusieurs parties :
  • Les planchers avants couvrent les caissons de flottabilité. 
  • Les planchers médians reposent sur les cloisons intermédiaires entre les couples 7 et 4. 
  • Les planchers arrières vont du couple 4 au couple 2. 
Chaque élément est constitué de planches reliées par des tasseaux collés et vissés par dessous. La forme de chaque plancher a été estimée en prenant des relevés de cotes tous les 10 cm puis en établissant un plan à l'échelle 1 dans du papier kraft. On notera qu'il faut tenir compte de l'épaisseur du plancher dans le relevé de cotes. A partir de là, on peut voir comment disposer les planches en fonction des différentes contraintes : largeur de chaque planche, largeur totale, répartition harmonieuse...
le relevé de cotes permet de faire un plan grandeur nature

Le plancher arrière droit (vue de dessous)
D'un point de vue esthétique, l'idéal serait que l'aboutissement des planches du plancher médian corresponde à celle du plancher arrière, mais cela n'a pas été possible avec les planches dont je disposais.
Les planchers sont chanfreinés sur les cotés en contact avec le bordé. Des orifices sont ménagés au passage des membrures.
Les planchers sont recouverts de Deks Olje 1 avant d'être fixés.

lundi 9 mai 2011

Barre et safran

Le gouvernail est constitué de deux parties, dont une relevable. Icarai fournit les pièces de contreplaqué déjà découpées, ce qui simplifie le travail. La partie mobile est constituée de deux planches de contreplaqué de 10 mm collées entre elles, l'une étant rabotée au préalable pour pouvoir coulisser dans la partie supérieure fixe. 
L'ensemble est ensuite raboté pour former un bord d'attaque et un bord de fuite.
L'axe est en contreplaqué également.
Le safran est lesté avec un insert de plomb. Pour maintenir l'insert après refroidissement, des clous sont plantés dans l'épaisseur de la partie évidée avant la coulée. Une plaque de tôle (en l’occurrence un couvercle de boite de biscuit de marque bien connue) est placée en dessous et maintenue par des serre-joints. Le plomb provient d'anciens tuyaux de plomb d'un appartement parisien, fondus dans une casserole sur un réchaud à essence. Les résidus notamment calcaires flottent, il suffit de les "écrémer" avant de couler le plomb fondu dans l'orifice ménagé dans le safran. 

La barre est constituée de 3 plis de bois massif collés entre eux. A l'extrémité, la section se rapproche du cercle, et une boule vient terminer l'ensemble. L’ensemble est assez délicat à réaliser mais la forme est très harmonieuse.

Le gouvernail est attaché au tableau arrière par des aiguillots et fémelots en bronze. Ces derniers sont vissés dans l'épaisseur du safran. Attention à ne pas fixer le gouvernail trop bas, car la barre vient alors butter sur le plat-bord si on la pousse à fond. Je ne pense pas que ce soit gênant en pratique (les essais sur l'eau nous le diront), mais il vaut mieux l'éviter.

dimanche 8 mai 2011

Le puits de dérive

Le puits de dérive est réalisé suivant le plan. Les parois sont en contreplaqué, les montants en bois massif. L'intérieur du puits est stratifié puis peint avant collage.  Le puits est collé sur la quille, et renforcé par l'ajout de carlingues collées et vissées de chaque côté. L'axe est percé avant le montage.
Le sommet du puits est recouvert d'un "chapeau" percé à la défonceuse. L'un des montants forme épontille et soutient le banc avant. Une autre épontille est assemblée par tenon-mortaise sur l'arrière du puits pour soutenir le banc arrière.
La dérive est réalisée par collage de deux plaques. Le bord d'attaque et le bord de fuite sont formés au rabot. Je n'ai pas suivi un profil très précis, mais François Vivier indique maintenant sur son blog comment le réaliser simplement. La dérive est elle aussi stratifiée puis peinte. Il faut faire attention cependant à ne pas dépasser une certaine épaisseur à la stratification, sinon la dérive frottera dans son puits...

Pour la fixation de l'axe (en laiton),  j'ai suivi la procédure suivante : un carré de contreplaqué est collé sur le puits de dérive de part et d'autre, l'axe affleurant à ce niveau. Un peu de mastic silicone est apposé au niveau de l'axe. J'ai ensuite vissé un deuxième carré de contreplaqué en intercalant un morceau de chambre à air pour assurer l'étanchéité.

samedi 7 mai 2011

Les cloisons - les caissons de flottabilité

Des cloisons transversales en contre-plaqué sont installées contre les membrures, à l'avant et à l'arrière pour les caissons de flottabilité et le coffre arrière. Au milieu, les cloisons supportent le plancher. Elles assurent aussi un rôle de renforcement structurel en tenant lieu de varangues.
Le bateau est aussi un terrain de jeu
Les cloisons sont collées aux membrures, et collées entre elles par des joints congés, que j'ai faits très discrets (je ne sais pas si on peut encore les appeler ainsi), sauf dans les caissons de flottabilité (où ils ne seront pas visibles).
Si on utilise le kit d'Icarai avec les cloisons prédécoupées (ce qui est mon cas) il faut que les cloisons soient rigoureusement à l'endroit prévu (et donc les membrures aussi) sous peine de voir un jour entre cloisons et bordé, ou pire, ne pas pouvoir réaliser les caissons de flottabilité. Heureusement, j'y suis à peu près parvenu.
L'intérieur des caissons de flottabilité est peint en blanc, tandis que le coffre arrière est verni. A ce propos, si l'on souhaite comme moi peindre l'intérieur des caissons et vernir le reste, je recommande de commencer par le vernis et de finir par la peinture : en cas de coulures de celle-ci, on peut toujours poncer et repasser une couche de vernis, alors qu'il est difficile sinon de se débarrasser des coulures de peintures sur une surface brute.
Caissons arrières
Caissons avants
 Les caissons ne sont pas étanches : l'eau doit pouvoir s'évacuer par en dessous. La flottabilité est assurée par le remplissage de polystyrène extrudé, qui est plus compact que le polystyrène expansé et se désagrège moins. Ce matériau se découpe très bien à la scie égoïne, mais compte tenu des courbes, les chutes sont importantes, et le temps passé aussi. Il est sans doute plus rapide d'utiliser les mousses "en bombe" type polyuréthane. On notera que le polystyrène est attaqué par les solvants type acétone (ceux qui ont essayé de coller du polystyrène à la colle scotch me comprennent) et aussi par l'essence, ce qui peut être gênant sur un bateau,  mais comme on pensait plutôt utiliser les avirons...
Caissons arrières remplis de polystyrène extrudé
Bonne nouvelle : le polystyrène n'est pas soluble dans l'éthanol (on pourra renverser du Muscadet).

mercredi 4 mai 2011

Plat-bord & liston

Le plat-bord est réalisé par trois plis collés. Le premier pli est collé à l'extérieur de la préceinte et forme un liston. Une feuillure doit être réalisée dans ce pli qui chevauche la préceinte. Le plus simple est de la faire à la défonceuse. Les deux autres plis sont collés à l'intérieur du bordé, avec des découpes faites au ciseau à bois au niveau des têtes de membrures.
Après collage, le plat-bord est raboté au rabot électrique.

mardi 3 mai 2011

La serre-bauquière

La serre bauquière n'est pas très difficile à poser.  Pour la maintenir pendant la pose et la garder à une distance constante du futur plat-bord, j'ai utilisé des cales préparées spécialement à cet effet, reprenant ainsi l'idée décrite par François Le Hir sur son site.
La serre est simplement vissée dans les membrures (qui doivent avoir été correctement équerrées à l'étape précédente). Le problème que j'ai rencontré, c'est que certains rivets se trouvaient sur le passage de la serre bauquière... Il a donc fallu les enlever !
Un tasseau reliant les deux serres-bauquières est collé sur le tableau. Les bancs arrières reposeront dessus.

lundi 2 mai 2011

Les membrures

La bateau retourné est posé sur sa future remorque. J'ai trouvé ça plus pratique que de construire un ber. Avant de fixer les membrures, il faut vérifier que la coque est bien positionnée, bien horizontale et sans vrillage, car elle est encore souple à ce stade, ce qui ne sera plus le cas une fois les membrures posées. Pour maintenir la forme de la coque (qui aura tendance à s'ouvrir sous la pression des membrures), des tirants provisoires reliant les préceintes sont  mis en place.

Pour réaliser les membrures, plusieurs techniques sont possibles : on peut les découper dans du bois massif en forme (membrures sciées), utiliser du bois relativement souple - ou rendu tel après étuvage-  et les ployer en forme (membrures ployées), ou encore les réaliser par lamellé-collé.
La pose des membrures peut avoir lieu avant la pose du bordé (c'est le cas en général pour les membrures sciées) ou après (cas des membrures ployées à la vapeur).
Dans notre cas, les membrures ont été fabriquées en lamellé collé et posées après le bordé. L'échantillonnage utilisé est celui recommandé par l'architecte dans son plan : 28 mm de droit et 27 de tour, ce qui m'a paru un peu fort (d'un point de vue purement esthétique, car je n'ai pas de compétence technique en la matière). C'est en tous cas nettement plus que les échantillonnages donnés par le même François Vivier dans son livre "construction bois - les techniques modernes". Je suppose qu'il a modifié ses recommandations. "Trop fort n'a jamais manqué", dit-on.


Pour un tour de 27 mm, il faut donc 9 lattes de 3 mm d'épaisseur. Les lattes sont réunies en faisceau, enduites d'époxy et enveloppées dans du film alimentaire. Une bande de ruban adhésif d'emballage les maintient ensemble tous les 20 cm environ. Elles sont ensuite vissées au bordé par des vis provisoires (il faut être deux pour cette étape : l'un maintient la membrure - sous tension - l'autre visse). Il est important de bien les positionner à l'endroit prévu par le plan (surtout si on utilise le kit fourni par Icarai : les cloisons prédécoupées ne pourront ensuite se placer correctement si les membrures ne sont pas bien à leur place).
Les lames de bois constituant la membrures sont enrobées de film plastique avant fixation provisoire.
Des tasseaux relient les préceintes pour éviter la déformation de la coque. Les membrures sont fixées provisoirement.

On commence par les membrures centrales avant de rejoindre les extrémités. Si les membrures centrales épousent bien la forme de la coque, ce n'est plus le cas dès que l'on s'éloigne un peu du maitre bau. Le tour étant assez important, on ne peut compter sur l'élasticité du bois pour épouser la forme de la coque. Pour combler l'espace entre la membrure et le bordé, j'ai utilisé la méthode suivante : les membrures sont posées en forme avec 9 plis de 3 mm. Une fois la colle prise, l'écart entre la membrure et le bordé est mesuré soigneusement tous les 10 cm. La membrure est dévissée, sortie du bateau et débarrassée du film alimentaire. De nouveaux plis sont collés aux endroits où se trouvait l'écart membrure-bordé. La membrure est ensuite rabotée sur ses 4 faces pour retrouver un tour constant.

Les demi-membrures du couple le plus proche du tableau, avant et après rabotage. Plusieurs plis supplémentaires sont collés au niveau du bouchain pour épouser la forme de la coque.

La membrure est alors repositionnée dans le bateau et rivetée définitivement dans le bordé.
J'ai choisi d'utiliser des rivets pour leur côté esthétique. Le rivetage n'est finalement pas si compliqué, mais il faut être deux. Il faut faire attention à ne pas riveter à l'endroit où l'on posera la serre-bauquière.
La membrure rivetée

Au total l'opération "membrures" est très longue. Avec l'expérience, je ne suis pas certain de réutiliser cette méthode. La technique des membrures ployées est certainement la plus rapide et n'est peut-être pas si compliquée qu'elle ne m'avait paru de prime abord. Mais les lattes étant aussi de plus faible échantillonnage, cela oblige à resserrer le maillage. Si l'on veut utiliser des membrures lamellées collées, je pense qu'il vaut mieux faire les membrures d'abord et les équerrer avant de poser le bordé. Mais cela restera une étape longue.
Pour éviter ça, François Vivier propose maintenant une version de l'Ilur où les membrures sont remplacées par des cloisons de contreplaqué formant membrures et varangues (voir ilur 2011 sur son site). C'est surement beaucoup plus rapide, mais le résultat s'en ressent esthétiquement. On s'éloigne un peu trop de la construction traditionnelle à mon goût.